Annuler un vol en temps de crise : Comment procéder ?

Dans des « circonstances exceptionnelles », il s’impose généralement, aussi bien aux compagnies aériennes qu’aux voyageurs, d’annuler un vol. En temps normal, l’assureur se charge de couvrir les frais d’annulation de vol, quel que soit leur montant. Cependant, lorsque justement la raison derrière l’annulation de vol est une situation à risque (dans le pays de départ ou d’arrivée), les assureurs affichent une certaine réticence. Découvrez dans cet article quels sont les recours pour annuler sereinement un vol en temps de crise.

Pourquoi annuler un vol en temps de crise ?

Annuler un vol en temps de crise peut s’avérer obligatoire. Pour illustrer de façon concrète, nous prendrons un cas pratique. Nous supposerons que Julien a réservé son billet depuis plusieurs mois pour visiter Rome. Lorsqu’il reçoit la nouvelle d’une pandémie qui se répand de plus en plus en Italie, son premier réflexe sera certainement d’annuler son projet conformément à la politique de voyage de la compagnie concernée. Pour deux raisons :

• Le risque de contagion dû au nombre croissant de personnes infectées ;
• La forte probabilité qu’il soit mis en quarantaine à son retour.

Par ailleurs, il faut surtout rappeler qu’en temps de crise, annuler un vol n’est pas non plus une option pour le salarié ou le chef d’entreprise dont le séjour entre dans un cadre professionnel. La vraie préoccupation reste donc le remboursement ou, ne serait-ce que, la compensation.

Particulier ou entreprise : se faire rembourser après annulation d’un vol

Une crise fait partie des « événements exceptionnels et inévitables » prévus par la loi et donnant lieu au remboursement intégral de vos frais de séjour (si vous aviez acheté le billet) ou à l’annulation du vol sans frais (s’il ne s’agissait que d’une réservation). Le remboursement doit se faire dans un délai de 14 jours tout au plus, après expression de la volonté d’annuler un vol.

Cette mesure, prévue à l’article L211-14 du Code du tourisme, reste valable pour le transport, la réservation d’hôtel, la location de vacances, etc. Mais ce même article, ajouté au 211-10, exempt la compagnie du paiement de tout dédommagement supplémentaire.

Toutefois, il faut souligner que la situation est traitée moins radicalement en ce qui concerne le billet d’avion, si la compagnie aérienne décide de maintenir le vol.

Se rapprocher de la compagnie

En raison de la complexité de l’annulation des vols à l’initiative du voyageur, même en temps de crise, la première chose à faire est de se rapprocher de la compagnie aérienne émettrice du billet d’avion. Vous leur ferez part de votre intention d’annuler un vol, le plus rapidement possible pour maximiser vos chances.

A partir de la date de réception de votre demande, votre destinataire dispose d’un délai de 42 jours pour vous rembourser.

Les frais remboursables

Conformément à l’article 224-66 du Code de la consommation, il vous est garanti le remboursement de :

• La taxe aéroportuaire, représentée par les lettres QW sur votre billet ;
• La redevance passager, représentée par QX.

La possibilité de recouvrement de ces frais s’explique par le fait qu’ils sont à reverser aux exploitants de l’aérodrome et ne sont donc prélevés par la compagnie que par rapport au nombre de passagers ayant effectivement pris l’avion.

Evidemment, ces montants n’équivalent pas au prix du billet, mais ne sont pas non plus négligeables lorsqu’on sait qu’annuler un vol équivaut normalement à tout perdre. Pour bénéficier de ces remboursements, il vous suffira de faire parvenir par courrier recommandé à la compagnie une copie du billet d’avion. Vous veillerez à obtenir un avis de réception (obligatoire).

Les frais non remboursables

Ne sont pas remboursables, quelle que soit la raison derrière l’annulation de vol :

• La taxe sûreté sécurité environnement;
• La taxe de solidarité;
• La surcharge carburant